En 2014-2015, l’intervention en ergonomie a concerné l’atelier de façonnage. Elle a abouti à des modifications d’organisation (ex. : liaisons d’amont et d’aval, réception du travail, …) et des modifications techniques (ex. : postes assis-debout, transpalette, chariot élévateur, …). « L’évaluation en tant que telle doit être intégrée dès le début de la démarche » précise Laurence Samain, ergonome à MTA. « Les indicateurs doivent être choisis et définis dès la conception de l’étude : salariés concernés, mise en œuvre des préconisations, résultats atteints et degré de satisfaction. Il faut repérer les aléas et les expliquer. Il faut prendre en compte les effets ou résultats prévus et non prévus ».
Le comité d’évaluation
Pour Laurence Samain, « Le collectif de travail doit s’approprier le principe de l’évaluation. Il faut le composer avec des personnes compétentes extérieures, qui vont apporter un regard indépendant. Idéalement, il faut y impliquer direction, représentants du personnel et salariés, pour avoir une communication interne forte sur les modifications techniques ou organisationnelles réalisées, avec dialogue sur leurs impacts ».
Objectiver les résultats
La méthodologie prévoit d’objectiver les résultats des transformations abouties, que celles-ci soient organisationnelles, relationnelles ou techniques. « Par exemple, dans le cas présent, nous avons objectivé les changements des liaisons avec le secteur impression, les évolutions de contraintes posturales, l’observance du cahier de maintenance, etc. », explique Laurence Samain.
Prendre en compte le qualitatif
Il faut replacer ces observations dans leur contexte et connaître le degré de satisfaction des salariés. C’est le rôle de l’analyse qualitative. « Par exemple, dans le cas présent, des sièges ont été remodifiés à distance en 2017, la mise en place d’une organisation donnant plus de latitudes a réduit des tensions et amélioré le travail. Les échanges avec la direction en cours d’étude constituent un résultat positif inattendu ».
Prendre de la hauteur
Pour Laurence Samain, « l’évaluation permet de prendre de la hauteur, d’échanger sur les pratiques ». Cette réflexion sur les pratiques est importante avec les personnalités extérieures du Comité d’évaluation : elle permet de se situer, de voir ses points d’amélioration. Cette réflexion sur les pratiques est aussi importante en interne, avec l’entreprise.
Etre plus efficace
« La prise de conscience du suivi apporte une meilleure implication de chacun, notamment au sein de l’entreprise », souligne Laurence Samain. « Il y a une prise de conscience collective et individuelle des enjeux, des objectifs et des critères de réalisation. Un des points délicats est le choix des critères de jugement. Il faut le mettre en débat et rester sur des critères simples et précis, en associant à la réflexion les ressources humaines, le cas échéant ». Dans son ensemble, l’évaluation est une aide et doit reposer sur une méthodologie simple.
Concrètement…
Chez Alliance Partenaires Graphiques, l’évaluation a objectivé une réduction du nombre de maladie professionnelle, du taux d’absentéisme, des douleurs au niveau de la nuque, du dos et des mains, s’agissant des postes améliorés dans le secteur façonnage. Laurence Samain complète : « Au niveau du secteur façonnage, le ressenti est celui d’une amélioration, tandis qu’au niveau du secteur impression qui jouxte le secteur façonnage, il est exprimé le sentiment que rien ne change. L’implication du responsable de production et de la direction est clairement vécue comme très positif. Une formation à l’ergonomie a été mise en place pour la nouvelle responsable Qualité Hygiène Sécurité Environnement ».
Etre autonome… et suivi par MTA
Nouvelle responsable QHSE chez Alliance Partenaire Graphique, Christine Seignez conclut : « En suivant cette formation, j’ai appris à étudier les postes et situations de travail. Actuellement, nous avons engagé des études sur les postes des secteurs imprimerie et sérigraphie. Nous avons mis en place un groupe de travail, avec la participation du CHSCT. L’expression et la participation des salariés est essentielle. Comme le suivi général apporté par Laurence Samain et le Dr Jean Paul Dufossez ! MTA nous apporte expertise et regard extérieur. Cela reste nécessaire, même si nous avons, incontestablement, gagné en autonomie. En interne, il est aussi très important de communiquer sur ces démarches ergonomiques et leurs résultats. Les salariés s’approprient petit à petit cette communication en la dénommant « VIP » comme Very Important Position ».