Restrictions médicales, absentéisme... quelles solutions?

En 2019, les « Matinales santé travail » de l’ASMIS ont accueilli sur une même thématique plus de 70 patrons de TPE-PME et responsables de ressources humaines. Leur préoccupation commune : s’y retrouver dans toutes les aides et tous les dispositifs existants pour qu’un salarié en difficulté de santé puisse garder son emploi, ou accède à un autre. Prévenir la désinsertion professionnelle est l’objectif commun ! Pour que les difficultés sociales ne s’ajoutent pas aux difficultés liées aux conditions de travail, à la maladie ou au handicap.

« Les matinales sur le maintien dans l’emploi nous ont permis de dialoguer avec des responsables d’entreprises très différentes : industrie, artisanat, commerce, services au domicile, etc. Et surtout de répondre à leurs nombreuses questions ! Chacun est venu avec son cas particulier. Et chaque cas est différent d’un autre. Y répondre demande des connaissances multiples et des compétences très complémentaires, pour que les aides et les dispositifs soient bien utilisés. » précise le Dr Marie-Aude Gudin, médecin du travail à l’ASMIS et référente maintien dans l’emploi. En 2019, six de ces matinales ont été animées par un binôme médico-social à Amiens, Abbeville et Roye.

Une mission officielle, un travail d’équipe pluridisciplinaire

En cas de difficulté d’emploi d’un salarié lié à son état de santé, l’entreprise a une ressource : le service de santé au travail. À l’ASMIS, le premier interlocuteur de l’entreprise est l’équipe de santé au travail, animée et coordonnée par le médecin du travail. Les infirmières en santé au travail précisent que « l’infirmière qui reçoit le salarié en visite d’information et de prévention a la mission et le devoir, le cas échéant, d’orienter vers le médecin du travail ». Ce dernier peut solliciter l’accompagnement d’une assistante sociale, d’un psychologue clinicien, d’un ergonome. L’ergonome accompagne et aide à l’identification des aménagements du poste de travail pour les salariés ayant des restrictions médicales, en vue d’assurer leur maintien dans l’emploi. L’ASMIS s’est dotée de multiples compétences et travaille en pluridisciplinarité.

Un devoir d’alerte, un rôle de prévention.

Pour le Dr Marie-Aude Gudin : « Les entreprises ont un devoir d’alerte, pour que nous puissions remplir à temps notre rôle de prévention. Il ne faut pas attendre l’inaptitude médicale, pour pouvoir agir en amont et prévenir la désinsertion professionnelle. C’est un travail d’équipe, avec le salarié et son entreprise. »

Un moment opportun, des compétences complémentaires

Le Dr Marie-Aude Gudin poursuit : « C’est un moment très difficile pour les salariés concernés. Et plus l’entreprise est petite, plus le chef d’entreprise est démuni, voire perdu. Il nous faut dialoguer avec chacun. Construire une confiance. Apporter les compétences nécessaires ». Frédérique Delépine est conseillère du travail à l’ASMIS et référente maintien dans l’emploi aux côtés du Dr Marie-Aude Gudin : « Les problématiques de maintien en emploi nécessitent une solide connaissance des lois, notamment dans l’articulation droit du travail / droit de la sécurité sociale. L’employeur peut très vite s’y perdre. Nous sommes là pour l’aider. Il faut prendre le temps nécessaire pour analyser en confiance la situation du salarié et de l’entreprise. Et mettre en contact et en cohérence les bons acteurs, tant en interne qu’en externe ».

Un accompagnement social, une dimension psychologique

Selon l’assistante sociale de l’ASMIS : « En fonction de chaque cas particulier, nous mobilisons les dispositifs les plus adaptés, après un temps d’échange et d’explication. In fine, c’est le salarié, en liaison avec son entreprise, qui est au cœur des décisions. Nous informons et mettons en place tous les outils et aides à sa disposition. Pour exemple : visite de pré-reprise, reconnaissance de la qualité de travailleurs handicapé (RQTH), temps partiel thérapeutique, recours à Cap Emploi, etc. Nous clarifions le rôle de chacun : médecin traitant, médecin du travail et médecin conseil, ainsi que les termes inaptitude/ incapacité/ invalidité. Comment peut-il s’y retrouver sans notre accompagnement ? En faisant attention aux freins et aux idées reçues. »
Pour les psychologues de l’ASMIS, la dimension psychologique doit être prise en considération: « Un temps d’écoute du mal-être et de la souffrance psychique, dans la confidentialité, est souvent nécessaire. Nommer et identifier ce vécu permet au salarié de se projeter dans l’avenir, sans s’enfermer dans une honte ou une culpabilisation ».
Avec humour et respect, le Dr Marie-Aude Gudin conclut : « Pour un enjeu de maintien dans l’emploi, il vaut mieux aller voir son médecin du travail et l’équipe de santé au travail, que son comptable ! La solution repose sur nos compétences médico-sociales. »

Les Matinales Maintien dans l’emploi de l’ASMIS, un travail d’équipe



Le 24 septembre 2020, dans votre service interentreprises de santé au travail :

Les Rencontres Santé Travail, sur la santé et le maintien en emploi (suivi médical des salariés, qualité de vie au travail, réseau maintien en emploi).



Le chiffre

Sur 843 salariés déclarés inaptes, 63 % ont plus de 45 ans. 55% sont des femmes.
(Source : Etude Asmis, 2019)

Gagnez du temps !

Chef d’entreprise : Si votre salarié a des difficultés de santé qui mettent en danger son maintien en emploi : anticipez et consultez sans tarder votre service de santé au travail.
Salarié : Si votre santé met en danger votre maintien au poste de travail : anticipez et consultez sans tarder votre service de santé au travail.

Histoire de…

Boucher-charcutier-traiteur, Monsieur Z a trouvé la solution lors des Matinales de l’ASMIS ! En deux heures, il a obtenu toutes les réponses pour organiser le mi-temps thérapeutique de son salarié et comprendre toutes les démarches, s’y retrouver entre le Code du travail et celui de la Sécurité sociale. Ensuite, ils ont été tous les deux accompagnés par l‘équipe médico-sociale de l’ASMIS pour mettre en place ce mi-temps thérapeutique.

(Publié dans le N°49 : Pénibilité: les exosquelettes débarquent !) le 21/02/2020