Garder un emploi malgré un problème de santé
Cellule « Maintien en emploi » du CEDEST
Depuis 2018, le CEDEST, service de prévention et de santé au travail du Dunkerquois, a mis en place une cellule « Maintien dans l’emploi » (CMDE). Depuis 2O21, la loi rend obligatoire la création d’une cellule « Prévention de la désinsertion professionnelle », dans chaque service de prévention et de santé au travail interentreprises. Le CEDEST avait donc anticipé ! Pourquoi ? Parce que cela répondait à un besoin essentiel des 55 000 salariés suivis en santé au travail et des 4 000 entreprises adhérentes au CEDEST.
Chacun d’entre nous peut connaître un ennui de santé, mettant en difficulté sa vie professionnelle, familiale et sociale. Sur le plan professionnel, il faut alors être conseillé et orienté par de véritables « experts », connaissant tous les dispositifs et toutes les aides disponibles. Ces experts nous apportent une véritable ingénierie sociale hautement spécialisée, car ils connaissent tous les acteurs locaux susceptibles de nous aider !
Des experts au service des salariés en difficulté
Comme son nom l’indique, la cellule « Maintien dans l’emploi » du CEDEST agit pour maintenir en emploi un(e) salarié(e) rencontrant des problématiques de santé qu’elles soient d’origines professionnelles ou non. C’est-à-dire qu’elle aide à préparer les conditions favorables à une reprise d’activité adaptée dans l’entreprise ou envisager de nouvelles perspectives professionnelles.
Les objectifs de la CMDE du CEDEST sont précis :
- Anticiper les situations de restrictions/ préconisations ou d’inaptitude médicale et aider les salariés et les employeurs à y faire face.
- Faciliter les reclassements en interne ou en externe.
- Favoriser le maintien des salariés(iées) dans des activités compatibles avec leur état de santé grâce à des stratégies surmesure.
Agir au cas par cas
La CMDE mobilise son expertise sur les situations à risque de désinsertion professionnelle et s’appuie sur un réseau de partenaires pour cibler les dispositifs les plus pertinents pour le salarié. Elle agit en étroite collaboration avec le médecin du travail et avec son accord.
La situation de chaque salarié est différente. La CMDE propose un accompagnement individuel et personnalisé pour construire une solution adaptée.
Les salariés en activité, les salariés en arrêt de travail (d’origine professionnelle ou non), les salariés intérimaires, les salariés en situation de handicap (RQTH ou non), les apprentis sous contrat peuvent bénéficier de l’accompagnement de la CMDE du CEDEST.
Agir en réseau
La CMDE travaille en collaboration étroite avec l’ensemble des professionnels du CEDEST. Elle travaille avec des partenaires PDP(1) extérieurs au CEDEST : service médical, service risques professionnels et service social de l’Assurance Maladie, le Cap Emploi (service maintien et service insertion), les médecins traitants, le Fond d’action sociale du travail temporaire (Fastt).
Le CEDEST innove
Quatre questions à Aurore Deschamps, infirmière de santé
au travail (IST), coordinatrice cellule maintien dans l’emploi, CEDEST
Puéricultrice au CHRU de Lille, puis infirmière libérale, Aurore Deschamps a connu le parcours d’une reconversion professionnelle pour raison de santé. Après une formation spécialisée, elle est devenue infirmière de santé au travail au CEDEST depuis 2017. Depuis 2018, elle coordonne la cellule maintien dans l’emploi du CEDEST, sous délégation de son médecin référent. Elle est aussi formatrice MDE au niveau national.
En quoi le CEDEST a innové dès 2018 ?
« Dans un contexte de tension du temps médical et de politique de délégation croissante, le CEDEST ne cesse d’être novateur dans la mise en place de différents protocoles en interne, pour maintenir une qualité de prise en charge des salariés. Dans le cadre du maintien dans l’emploi, dès 2018, je réalise les entretiens avec le salarié en arrêt de travail, dans le cadre de son maintien en emploi et sous délégation des médecins du travail volontaires et du médecin référent de la cellule CMDE. Une première en France ! »
Parle-t-on de « maintien dans l’emploi » ou de « prévention de la désinsertion professionnelle » ?
« Dans son titre III, la loi du 2 août 2021 a retenu l’expression "prévention de la désinsertion professionnelle" (PDP) pour parler du maintien dans l’emploi. En pratique, c’est donc la même chose ! Cette loi rend obligatoire la création d’une cellule PDP dans chaque service de prévention et de santé au travail interentreprises. Au CEDEST, depuis 2018, nous avions déjà la cellule "maintien dans l’emploi", nous l’avons gardée ! Le CEDEST était en avance sur la Loi ! »
Pour vous, la détection précoce est essentielle…
« Tout à fait ! Il s’agit d’identifier précocement les situations à risques et les besoins de la personne. Au fil de nos expériences, nous avons construit une méthodologie éprouvée et robuste. Je suis intervenue dans ce cadre à la demande du GIT au Congrès national de Médecine et Santé au travail, qui s’est tenu début juin à Montpellier(2). »
Combien de salarié(e)s sont-ils(elles) accompagné(e)s par votre cellule « maintien dans l’emploi » ?
« Nous accompagnons plus de 600 nouveaux salariés par an. Nous avons une file active de 1200 salariés, en cours d’accompagnement. 44 % d’entre eux restent dans leurs entreprises. Sur les 56 % qui quittent leur entreprise, 60 % font l’objet d’une action de reconversion. En cas de reconversion, le salarié dispose d’un projet professionnel compatible avec son état de santé. »
COMPOSITION DE LA CELLULE MAINTIEN DANS L’EMPLOI DU CEDEST
Médecin référent : Dr Dries Vandercruysse
Infirmière de santé au travail : Aurore Deschamps (sur délégation du Dr Vandercruysse).
Assistante sociale : Emmanuelle Chator.
Assistante santé travail : Laetitia Fasquel.
Secrétaire médicale : Sylvie Moreau.
UNE ACTION CEDEST, PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS
1- Prévention de la désinsertion professionnelle
2- Atelier « Infirmier/ière de santé au travail : son rôle dans la prévention de la désinsertion professionnelle et du maintien dans l’emploi », réalisé avec le Groupement des infirmiers de santé au travail, présidé par Me Nadine Roche.
(Publié dans le N°67 : La subvention prévention des risques ergonomiques) le 03/07/2024