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Maintien en emploi

Quand se profile une inaptitude médicale à un poste de travail, le salarié va vivre une étape délicate et douloureuse. Ses collègues également… Mais aussi le médecin du travail et l’équipe santé au travail… Les relations entre salarié et employeur seront essentielles. Car, trouver une solution de maintien en emploi demandera une réflexion collective et constructive. ACTION SANTÉ TRAVAIL n’a pas attendu la loi du 2 août 2021[1], pour mettre en place une équipe dédiée au maintien en emploi.

Service de santé au travail sur Arras-Lens-Béthune-Hénin-Carvin, ACTION SANTÉ TRAVAIL a en effet déployé sur l’ensemble de son territoire, au service de ses 15 500 entreprises adhérentes et de leurs 233 500 salariés, une équipe de sept « référents maintien en  emploi », également appelés « référents handicap et travail ». Ils constituent le « pôle handicap », au service des 70 médecins du travail d’ACTION SANTÉ TRAVAIL.

Chaque salarié(e) est un cas particulier

A la demande et en liaison avec le médecin du travail, le référent maintien en emploi accompagne le salarié, quel que soit son statut (CDD, CDI ou intérimaire).  Pour Lucie Derchez, responsable du pôle handicap AST : « Il  aide à définir un nouveau projet professionnel dans ou en dehors de l’entreprise. Cela passe par des entretiens individuels et confidentiels, avec dédramatisation de la situation du handicap dans sa confrontation à la réalité. Avant d’être un dossier, chaque salarié est une personne ! Il faut donc être très disponible pour écouter, avec toute l’empathie et l’expertise nécessaires ».

Chaque salarié(e) nécessite des contacts adaptés à sa situation

« Notre expertise est acquise grâce à une pratique permanente du travail en réseau », explique Sandrine Saingenest, référent maintien en emploi sur le secteur Hénin-Carvin. « Nous connaissons toutes les aides envisageables, tous les dispositifs et tous les acteurs locaux ou régionaux. Nous sommes en relation avec les équipes de la MDPH, la cellule locale de coordination de la prévention de la désinsertion professionnelle de la Carsat , les médecins-conseils de l’Assurance-Maladie, Cap Emploi, le réseau régional STME, Pôle Emploi, le FASTT, les centres de préorientation, l’UEROS, Transitions Pro, Tingari (Groupement Evolution), les centres de réadaptation fonctionnelle, etc. En fait, pour chaque salarié, nous savons frapper à la bonne porte ! ».

Chaque salarié(e) doit avoir une solution personnalisée

Lucie Derchez précise : « Les temps d’échanges sont essentiels, avec le salarié d’une part, et son médecin du travail d’autre part.  Nous assistons le médecin du travail dans sa mission. A chaque salarié,  nous lui apportons des explications complémentaires de celles du médecin du travail. Un des buts premiers est de ne pas laisser le salarié avec des interrogations, des doutes ou des angoisses. Connaissant les personnes ressources chez les différents partenaires, nous facilitons les échanges pour une rapide instruction des dossiers ». Le pôle handicap remet des supports d’information pour les salariés, par exemple sur la RQTH, la visite de pré-reprise, l’inaptitude ou l’invalidité. Il permet aussi le partage des savoirs et savoirs-faire au sein d’Action Santé Travail.

 

3 histoires de vie…

Entreprise du secteur automobile de 140 salariés et 7 établissements

Monsieur  P., 34 ans, technicien de garanties après-vente

ACCIDENT DE MOTO SUR TRAJET DOMICILE-TRAVAIL

Victime d’un traumatisme crânien, M. P. présente, après rééducation, un « handicap invisible » : lenteur mentale, troubles de l'attention et de la concentration, une difficulté à faire plusieurs choses à la fois, des troubles de la mémoire surtout antérogrades, c'est à dire altérant les capacités d'apprentissage de nouvelles informations, troubles des fonctions exécutives (difficultés de gestion de tâches nouvelles ou inhabituelles, de planification, d'organisation, d'inhibition, de raisonnement, de jugement). Ces déficiences sont associées à une anosognosie, c'est à dire que le salarié n’est pas clairement conscient de ses troubles.

La solution

  • Proposition par l’employeur d’un poste de coursier afin de transporter du petit matériel entre les différents établissements de l’entreprise.
  • Visite médicale avec le médecin du travail : orientation vers le référent handicap AST, devant des difficultés de M. P. à s’orienter et à s’adapter aux imprévus, une grande sensibilité et une perte de patience face aux incivilités.
  • Accompagnement psychologique et administratif de M. P. pour une demande de la RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) auprès du Département.
  • Avec l’accord du salarié, signalement et mise en relation auprès de l’UEROS (unité d’évaluation, de réentrainement et d’orientation sociale) : rencontres entre le salarié et une chargée d’insertion professionnelle de l’UEROS afin de faire appel à son expertise.
  • Après dialogues entre employeur, salarié et médecin du travail, licenciement pour inaptitude devant l’absence de postes de travail compatibles avec les difficultés cognitives de M. P.
  • M. P. intègre un centre UEROS afin d’élaborer un nouveau projet professionnel compatible avec ses soucis de santé.

Entreprise de BTP de 3 salariés

Monsieur X., 45 ans, manœuvre, aucun diplôme

MALADIE DU RACHIS

M. X est en arrêt longue durée depuis 6 mois pour des pathologies du rachis, reconnues en maladie professionnelle.

La solution

  • Visite de pré-reprise par le médecin du travail avec orientation vers le référent handicap AST.
  • Point de situation professionnelle avec le référent handicap, notamment sur les difficultés liées à la lenteur d’exécution des tâches.
    • En accord avec le médecin du travail, proposition de faire un stage de pré-orientation pendant l’arrêt de travail.
    • Dossier de demande de RQTH.
    • Demande d’une prise en charge d’un stage en pré-orientation, en argumentant sa demande par rapport à son projet de vie.
  • Au retour du stage de pré-orientation effectué au centre La Mollière (Berck-sur-Mer) :
  • Orientation en entreprise adaptée puisque les différents tests effectués ont révélé que le principal souci était son problème de lenteur. Aujourd’hui M. X est toujours en poste en entreprise adaptée.

Entreprise de logistique, 200 salariés

Madame M., 51 ans : préparatrice de commande-cariste, 30 ans d’ancienneté

HERNIE DISCALE

Mme M souffre d’une hernie discale opérée avec troubles persistants et majeurs de la marche, à laquelle s’ajoutent des problème de surdité.

La solution

  • Visite de pré-reprise avec le médecin du travail : maintien au poste inenvisageable.
  • Recherche de solution dans l’entreprise, avec le référent handicap AST :
    • Demande de RQTH  et de PCH (prestation de compensation du handicap) pour l’aide au financement des prothèses auditives et la demande de carte de stationnement.
    • Signalement à Cap Emploi et identification d’un poste administratif à l’exploitation dans l’entreprise grâce à la collaboration entre le salarié, l’employeur et le médecin du travail.
    • Essai encadré, avec orientation en cellule PDP de la Carsat, et demande d’accord du médecin-conseil et du médecin traitant.
  • essai encadré concluant : Mme M reprend le travail sur un poste aménagé.
    • Nouveau signalement à Cap Emploi par le référent handicap AST, pour mobiliser l’aide Agefiph au financement des prothèses auditives et l’aménagement du poste de travail (ex. : téléphone adapté).

 

Au total, sur 10 ans, 12 000 salariés accompagnés !

2009 : Création du poste de référent « maintien en emploi » à l’AST

2012 : Le maintien dans l’emploi est un axe fort du projet de service d’AST.

2013 : Un groupe de travail interne « Maintien dans l’emploi », constitué des référents et des 5 médecins du travail référents handicap, en relation avec le réseau régional « Santé Travail Maintien dans l’Emploi » (STME)

2020 : Un « pôle handicap » comprenant cinq « référents maintien en emploi », sous la responsabilité de Lucie Derchez, responsable du pôle. 1 600 salariés et leurs entreprises ont été accompagnés cette année.

2021 : Renfort du pôle avec le recrutement d’un sixième référent

[1] Loi n° 2021-1018 du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail. Elle impose de créer des cellules de prévention de la désinsertion professionnelle au sein des Services de prévention et de santé au travail. A noter que depuis la loi de 2011, le maintien dans l’emploi est explicitement inscrit dans les missions du médecin du travail et des services de santé au travail.

(Publié dans le N°56 : Bureaux, salles de réunion, commerces et restaurants… Du bon, du bon… du bon air !) le 14/10/2021

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